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Le numérique laisse une empreinte environnementale importante


Le numérique pèse bel et bien sur l’environnement. Il consomme de l’électricité, rejette des gaz à effet de serre et incite à l’exploration minière. Une pollution invisible à laquelle nous participons chaque jour sans en avoir conscience.

En utilisant notre ordinateur ou notre smartphone pour envoyer des messages, rechercher des informations, réaliser des achats, écouter de la musique ou regarder des vidéos, archiver des photos sur le cloud, ou en multipliant les objets connectés comme des jeux vidéo, nous réchauffons la planète. Le nombre d’utilisateurs d’Internet ne cesse de croître : de trois milliards aujourd’hui, il devrait passer à plus de quatre milliards d’ici la fin de la décennie.

Si cette technologie virtuelle nous permet de communiquer sans nous déplacer et de gaspiller moins de papier, son impact écologique est bien réel. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie dans le monde (Ademe), en une heure, 8 à 10 milliards d’e-mails sont échangés et 180 millions de recherches sont effectuées rien que sur Google. Le data, stockage de données numériques, est devenu Big Data, un géant !

Pour accéder à ce monde immatériel, nous multiplions des équipements gourmands en énergie et en matières premières. « À l’échelle planétaire, en 2019, le numérique est constitué de 34 milliards d’équipements », selon le cabinet d’expertise GreenIT. D’une durée de vie limitée, ordinateurs, smartphones et tablettes finissent dans des poubelles déjà surchargées.

Internet, troisième plus grand consommateur d’électricité

Le numérique consomme 10 % de l’électricité mondiale et génère 4 % des gaz à effet de serre émis par l’humanité. Un rapport sénatorial pointait qu’en 2019, la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre représentait 2 % du total français mais risque de grimper à 6,7 % en 2040 si rien n’est fait. Si Internet était un pays, il serait le troisième plus grand consommateur après la Chine et les États-Unis, et avant la Russie.

Le numérique ne fait pas que consommer de l’électricité. Pour fonctionner, nos objets connectés ont besoin de métaux dits « rares » (le cobalt, le tungstène, le tantale, etc.). Ces matériaux possèdent des propriétés magnétiques très recherchées par l’industrie de la haute technologie mais leur production est polluante. Les méthodes de séparation utilisées aujourd’hui font appel à des procédés complexes – extraction liquide-liquide, résines échangeuses d’ions, etc. – et notoirement polluants : rejets d’acides, de bases, de solvants, de métaux lourds ou de déchets radioactifs.

Pour réduire la pollution numérique, des solutions existent. En Norvège, un data center écologique a été implanté. Ses salles de serveur informatique sont refroidies, non plus à partir d’énergies polluantes comme le gaz ou le charbon, mais via notamment l’énergie hydraulique. Bientôt, il sera possible de limiter les rejets de CO2 en recyclant la chaleur produite par les data centers pour chauffer des immeubles ou des piscines publiques, comme en région parisienne. Mais aussi, chacun d’entre nous peut y contribuer.

Jean-Pierre Druelle

Les émissions de gaz à effet de serre générées par le numérique représentent autant que toute l’activité aérienne dans le monde.
Pixabay

Quelques éco-gestes à l’usage des internautes

 trier régulièrement les mails, supprimer les spams, se désabonner des newsletters inutiles ou obsolètes et vider régulièrement la corbeille de la messagerie, compresser les fichiers joints ;
 fermer et supprimer les applications inutilisées ;
 opter pour un navigateur moins énergivore comme Firefox ;
 éteindre sa box lorsqu’on ne l’utilise pas car une box internet et TV consomme autant qu’un grand réfrigérateur ;
 débrancher le chargeur de la prise ou multiprise.

Cliquer c’est polluer, Julie Martin, Valentin Pujadas, 404 Éditions, 5,95 euros.